11 février 2024 Un dimanche doux et de printemps en plein février… Alerte météo ! Alerte à la planète ! Intérieurement, humainement, malgré tout, plus fort que nous, c'est impossible de ne pas apprécier et être excitée de marcher dehors
le manteau détaché,
le foulard à moitié dans le vent,
sans mitaines.
13: 59 au Café Velours. Après une matinée remplie ; danser le crocodile et le petit train parmi des enfants de 2 à 5 ans qui attendent, impatiemment ma classe toute la semaine, qui leur vie se résume à dire : « J’ai hâte de danser avec Martine ! Est-ce que c’est bientôt ? » Le parent qui répond : « Dans encore quatre dodos. », alors que je ne pense qu’à ses petits bouts d’amour peut-être la veille ou le matin même !
Après avoir payé une carte illimitée de yoga chaud dans Villeray pour les deux prochains mois. Spécial Saint-Valentin ! Pas cher pantoute ! Quel plaisir de m’aimer autant, assez pour m’acheter de l’amour-propre en yoga, de l’amour pour moi toute seule, m’aimer encore. On essaye fort en tout cas.
Le temps de célébrer l’Amour avec un grand « A », ça égale mArtine, j’imagine.
Après une petite marche d’hiver, beaucoup trop chaude pour mes bottillons et mes bas trop épais…
Après avoir acheter deux livres québécois à ma librairie préférée, « L’Écume des jours », où j’ai enfin une carte officielle à mon nom pour avoir un petit 5% juicy à l’accumulation du dixième livre qui sera acheté.
Après m’être installée dans un petit fauteuil vintage jaune au Café Velours avec, à la main, un matcha latte lait d’avoine, beaucoup trop cher que je n’aurais pas dû ajouter à mes dépenses futiles, mais combien plaisantes. J’imagine qu’elle est là ma liberté et mon avantage d’être sans responsabilités maternelles. Je suis au début de la lecture de « Faire la romance » de Sarah-Maude Beauchesne. Je suis déjà fan, après l’écoute de sa série « Fourchette » et de son film « Coeur de slush ». Ça me ramène à mon adolescence, ça me réconforte à être femme, à avoir le même âge qu’elle. Ça me donne espoir pour les jeunes filles et les ados, je leur recommande toutes d’écouter Sarah-Maude Beauchesne.
J’ai aussi, acheté de manière spontanée le livre « Pourquoi je n’écris pas » de Benoit Jodoin. À la lecture de ces deux romans, j’espère que ça me donnera un peu plus le courage d’écrire et d’en faire quelque chose un de ces jours… J’ai 32 ans. Après une vingtaine remplie de débauches et d’apprentissage, je commence à me trouver, mais aussi à me (re)découvrir. Tu vois, quand j’étais petite, je ne sais plus l’âge exact, mais à la période de l’enfance où l’on te demande constamment ce que tu voudrais faire plus tard. C’est vague comme âge, mais me semble qu’à un moment donné, c’est vraiment une question abusée. Tout le monde autour de moi voulait être une princesse, pompier, policier ou ballerine. Moi, je me rappelle que je répondais écrivaine. « Je veux écrire des Courtes échelles », je répondais. Les adultes surpris avec leur « Oh ! Wow quelle ambition, jeune fille ! ». Pour ce qui est de cet édition, je ne sais plus si ça existe, mais j’ai entendu dire que leurs artistes étaient pauvrement récompensés pour ce qu’ils ou elles écrivaient… Évidemment peut-être pu mon choix d’édition. Par contre, ce rêve a disparu très rapidement.
Surprise, il réapparaît maintenant, dans ma fin vingtaine, début trentaine. C’est un peu gênant comme rêve et envie en dirait. Peut-être que je comprends mieux les adultes qui me disent qu’ils aimeraient danser et prendre des cours, mais se sentent trop vieux pour une telle folie ! Alors que je leur réponds : Il n’est jamais trop tard, tout le monde peut danser !
Toute cette introduction parce que je voulais répondre aux pages 15-16-17 de « Faire la romance ». Alors que Sarah-Maude me partage, de façon hyper personnelle qu’elle a besoin de faire des plans pour tout et de planifier tout de son futur… Alors que je me retrouve et me sens interpellée dans son discours face à la maternité et toutes les questionnements qui apparaissent au début de la trentaine, alors que plus de la moitié de mes amies sont rendues à leur deuxième bébé…
J’ai toujours été une fille « Go with the flow ». Une personne passionnée, remplie de possibilités et de rêves, d’accomplissements et d’objectifs à court et moyen terme, mais JAMAIS À LONG TERME. Qui plonge dans le courant qui se présente à elle. Qui prend un chemin imprévu, juste parce que ça tombe de même. Beaucoup plus facile, d’y aller au feeling, dans le moment présent et de pas trop prévoir en avance.
Mon discours est aussi troublant que le tien à ce niveau-là. On se retrouve, malgré tout, dans une impasse similaire. Pour ma part, je me dis, il serait temps, non, de commencer à faire des plans. Un plan mature, qui m’aiderait à réussir plus rapidement, à savoir ce qui vient, qui m’aide à trouver les réponses, à être plus responsable, à m’assurer que je ne gaspille pas ma trentaine (la meilleure partie de ma vie, j’ai l’impression). Il ne faudrait surtout pas la gaspiller. Mais je n’ai pas de plans. Je ne sais pas pantoute qu’est ce qui m’attend ou ce que je veux. Outre que je veux danser comme interprète professionnelle, je veux créer, je veux apprendre l’art de la marionnette et étudier mieux les possibilités scénographiques de l’art vivant. Faire du macramé, en vendre et réussir à créer ma petite entreprise d’artisane. Continuer à voyager en dansant.
D’écrire, de publier, de m’inventer et assouvir mon grand secret caché de pouvoir m’identifier au titre d’autrice québécoise. À quel point les mots d’une danseuse professionnelle, de 32 ans, qui a vécu autant ou moins que la personne à côté, rien d’exceptionnel, ni qui a envie d’être trop activiste, a de la valeur ? Pourquoi on me lirait ? Pourquoi mon écriture serait pertinente ? Je suis prête à prendre des classes d’écriture ou littéraire, si nécessaire ! (Avez-vous des suggestions? ) Quelle idée superflue alors qu’il y a des personnes qui ont dédié leur vie à l’art d’écrire, à cette carrière. Quel rêve absurde alors que mes amis et mon copain se moquent quotidiennement de ma syntaxe déconstruite de mon parlé. Quelle aspiration irrationnelle alors que ma mère est ma correctrice en chef de mes demandes de subventions et que mes idées, au premier abord, sont écrites toute croche. De toute façon, je tourne en rond. Je reviens sur le sujet principal : FAIRE DES PLANS. Sarah-Maude doit tout contrôler et mon discours est que je devrais me forcer à organiser ma vie d’adulte avec des plans. Bref, même si je me fais ce discours conscient, ça me semble de nature impossible pour moi. Ce qui fait en sorte que je me retrouve aussi, comme toi, dans l’équipe « du milieu », qui ne sait pas du tout. Je pense… Bon, j’ai pris tout mon temps libre de mon dimanche, dans un café à lire et écrire, alors que j’aurais dû cocher des petits carrés de ma « To do list ». Encore une fois, un avantage de ma complète liberté d’artiste et sans enfant. — Martine Castera, une fausse autrice qui n’écrit absolument rien de pertinent… « Conne, conne, conne, conne, conne, conne ! » citation empruntée de Sarah-Maude Beauchesne.
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