Comment trouver les bons mots pour exprimer ce phénomène que nous sous-estimons?
Je suis une artiste. Je suis un être qui respire, qui a la boule au ventre et qui a besoin au plus profond d’elle-même de s’exprimer, peu importe la manière. Or, je me suis donné l’étiquette de danseuse. J’ai travaillé et je travaille très fort pour celle-ci. Ce n’est pas pour autant que je dois m’identifier seulement à elle (malgré la bataille intérieure que je peux avoir avec moi-même à ce sujet).
En ce moment, je n’ai pas envie de danser. Mais pas du tout.
« I don’t care to dance ». Ironiquement quand j’ai dansé sur cette chanson magnifique et humble, j’avais tant envie de danser.
Ici et maintenant, je frappe un mur. Peut-être te reconnais-tu aussi là-dedans?
J’ai une écoeurantite de danser présentement. Pourtant, je pense toujours à la danse…
Je rêve à la danse. Je pense et me visualise qui ne danse pas présentement, qui ne pratique pas sa technique, qui ne crée pas et qui ne produit pas. Mais quelle pression que nous nous donnons à nous-mêmes, soit de toujours être prête, toujours être performante, d’être dans sa meilleure forme. Oufff ! Pourquoi m’infliger une telle lourdeur?
Une culpabilité inutile m’écrase.
Maintenant que je commence à accepter le fait qu’en ce moment je ne suis peut-être pas à la meilleure de ma forme physique et que je ne suis pas en train de danser matin-midi-soir comme je devrais supposément le faire, j’essaie de m’écouter, me respecter et comprendre que c’est normal et que c’est correct. Oui, je te le dis à toi, cher(e) artiste, qui ressens le besoin de produire et de donner, c’est correct de ralentir, de prendre une pause, d’arrêter complètement aussi longtemps que tu en ressens le besoin.
Tu n’es pas moins un(e) artiste.
Mais comme j’ai déjà exprimé plus haut, malgré le fait que mes envies ne sont pas à la danse…
Je danse à chaque moment. Comment?
Chaque matin, je regarde le soleil se lever et, au crépuscule, la lune.
Je respire.
Je vais prendre une marche en nature.
Je fais mon macramé.
J’écris.
Je lis.
Je ris. Je pleure ! Oh OUI ! Je ris et je pleure beaucoup !
Je prends un verre sur mon balcon.
Je partage une conversation avec une amie dans un parc.
Je vis. J’existe. J’expérimente.
Je pars en aventure !
…
Lorsque je me laisse entrainer dans la musique d’une de mes artistes préférées
que je chante à tue-tête ou que je me laisse aller à pleurer au courant de ses paroles, je vis.
À travers la lecture de phrases inspirantes qui activent chaque parcelle de mes cellules, j’existe. Lorsque je vois une peinture qui m’allume, les couleurs qui transpercent mes yeux, j’expérimente.
À travers tout ça, je danse.
Je n’ai donc pas arrêté de danser. C’est réconfortant, n’est-ce pas?
Alors, sache que c’est correct de prendre une pause et de ne pas danser comme on croit devoir le faire. L’art n’est pas de toujours une question de production, mais c’est aussi d’écouter, de vivre et de ressentir.
De lâcher prise.
Je suis une artiste et je vis aujourd’hui à travers mes nouvelles expériences, mes aventures et mes échanges avec les autres. Aujourd’hui, j’ai décidé de dénoncer de façon positive, la performance de notre vie. C’est correct de ne pas toujours performer.
Explore et prends une grande respiration avec moi. — Martine & ses pensées.
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